Edito
Pour mon premier éditorial, je ne peux que constater l'abondance des sujets d'actualité, tant au niveau national qu'international. Les événements récents mettent à l'épreuve notre éthique, notre humanité, ainsi que nos repères économiques et sociétaux face à des problématiques multiples et complexes. Il est indéniable que sans des règles claires, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises, tout comme pour les individus, de se projeter et d'avancer.
Aujourd'hui, la peur s'est installée au cœur du discours médiatique, souvent teintée d'un manque d’objectivité et de neutralité. La France, telle un bateau, semble dériver, oscillant entre droite et gauche, avec cette impression troublante de naviguer dans le brouillard, sans véritable capitaine à la barre.
Personnellement, je n'ai jamais cru en un État-providence qui devrait nous perfuser pour garantir la survie de nos entreprises et, par conséquent, de nos familles. J'ai toujours soutenu que nous devons être les acteurs de notre propre réussite, plutôt que de subir les aléas. Nous représentons la partie la plus résiliente de ce pays, celle qui nourrit et qui reste profondément ancrée à la terre. Un agriculteur-entrepreneur doit se projeter dans l’avenir, car notre société a besoin de précurseurs, de visionnaires et de chercheurs de nouvelles idées.
L'actualité du photovoltaïque s'inscrit parfaitement dans cette dynamique. Nous devons nous adapter et nous organiser. Nos contrats d’achat n’ont pas été prévu pour être renouvelés après les 20 ans, cependant, cela ne doit pas nous décourager : nous devons explorer d'autres modes de valorisation.
C'est dans cet esprit que l'association APEPHA PMO a été créée il y a deux ans, afin de nous permettre de vendre notre électricité à nos voisins et aux entreprises du territoire via l’autoconsommation collective. Cette « coquille juridique » qu’est l’APEPHA PMO est à disposition des adhérents pour éviter de recréer des structures juridiques et faciliter les opérations d’autoconsommation collective.
D'autres adhérents envisagent également de produire leur électricité pour la revendre via des bornes de recharge. Toutefois, il est essentiel de vérifier l'intérêt de tels projets, d’entrer en contact avec des spécialistes et de se familiariser avec les diverses démarches à mettre en œuvre.
L’APEPHA est là pour accompagner toutes les initiatives qui nous permettront de valoriser notre production d’énergie.
Plusieurs options s’offrent à nous, et il est crucial de les partager, de les étudier et d’avancer en empruntant ces portes à moitié ouvertes. Actuellement, nous sommes mobilisés avec l’ensemble de la filière pour anticiper les prochains changements concernant l’accompagnement de l’État sur les contrats d’achat dits S21 pour le photovoltaïque sur bâtiment. Bien que l'inquiétude soit palpable, il est encore trop tôt pour prendre des décisions fermes ; nous sommes au cœur de la bataille pour défendre nos intérêts, en espérant que le vent tourne en notre faveur.
En avril, le député Le Camp présentera sa proposition de loi sur l’agrivoltaïsme. Tant que celle-ci n’aura pas été abrogée, nous devons nous engager activement avec nos élus locaux. Nous collaborons avec les filières agricole et photovoltaïque pour créer un consensus sur des projets d’envergure qui conviennent à tous.
Nous sommes à l’écoute et, grâce à notre expérience, nous apportons des idées à ceux qui souhaitent les entendre. Il est essentiel d'écouter les divergences pour progresser, sans jamais être trop sûr de détenir la vérité.
Frédéric DINEL - Président de l'APEPHA
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