Edito
Les énergies renouvelables (EnR) à la roulette russe !
La campagne des législatives de ce début d’été 2024 aura démontré le peu d’intérêt de l’ensemble des partis politiques sur les questions énergétiques. En effet, au fil des débats, nous avons pu constater beaucoup d’approximations et de retours en arrière sur l’utilisation des hydrocarbures ou de promesses irréalisables !
Les promesses sur l’énergie du Rassemblement National sont les plus incertaines: entre le démantèlement des éoliennes prévues par Marine Le Pen en 2022, le moratoire prévu par Jordan Bardella sur les nouveaux chantiers d’EnR et la mise en route du premier des 20 nouveaux réacteurs nucléaires, dès 2031 !
La neutralité carbone pour 2050 en péril.
Certes, la France aura besoin d’augmenter fortement sa production d’électricité décarbonée de près de 40% d’ici 2050 pour répondre aux demandes des industriels, pour la mobilité, etc…, mais surtout pour atteindre la neutralité carbone à cette date.
Cependant, alors que la France rattrapait son retard sur ses objectifs de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) en matière d’énergie renouvelable, le programme du RN risque de casser cet essor pourtant nécessaire à l’économie et vital pour la planète.
EDF et RTE indiquent clairement l’impossibilité de mettre en service les deux nouveaux réacteurs EPR2 avant 2035 (site de PENLY). Et les quatre autres, entre 2038 et 2042 sur les sites de Gravelines et Bugey, en remplacement de réacteurs définitivement arrêtés.
Trop peu d’EnR et pas encore assez de nucléaire d’ici 2040, obligeront notre pays, s’il ne veut pas être déficitaire en électricité, à rester très dépendants aux énergies fossiles (60% encore aujourd’hui) et à ne pas respecter ses engagements pour le climat.
Pour quand du bon sens dans les décisions sur l'énergie ?
Le pire n’étant jamais sûr, le bon sens devrait rappeler aux décideurs que de toutes les énergies, l’électricité photovoltaïque devient l’énergie la plus compétitive. Le gros défaut de l’intermittence de cette énergie solaire est partiellement gommé par le foisonnement de différentes EnR, à l’échelle de nos territoires. De surcroit, cela permettrait de consolider la filière du stockage à court et moyen terme (batteries et filière hydrogène).
Nos futurs décideurs devront également s’interroger sur cette hérésie de laisser tomber des fabricants français de panneaux photovoltaïques de grandes qualités et en parallèle, de lancer le chantier de 2 giga-factories de fabrication de panneaux solaires, sans proposer de solutions face au tsunami chinois de panneaux volontairement bradés.
Citation du philosophe ALAIN : « Penser, c’est dire non »
Pascal Chaussec - Président de l'APEPHA
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