La puissance raccordée en solaire photovoltaïque est de 14GWc fin 2021.
Les objectifs de la PPE sont de 44 GWc pour 2028 et Emmanuel MACRON a annoncé un objectif d’environ 130 à 140 GW en 2050 soit une multiplication par 10 de la puissance actuelle.
Compte tenu des objectifs affichés, les seules installations solaires photovoltaïque sur toiture ne suffiront pas.
ENERPLAN considère qu’il faudra environ 60 000 ha de solaire photovoltaïque sur les terres agricoles afin d’atteindre les objectifs soit un peu plus de 2 000 ha par an jusqu’en 2050, soit potentiellement environ 1% des agriculteurs pour des projets moyens de 15ha.
Le foncier agricole utilisé(brut) représenterait 60 000/27 500 000ha = 0.22% du sol agricole.
A noter : les différents % de couverture ou d’encombrement du sol par les panneaux (10% dans le cas des haies verticales et jusqu’à 50% pour des projets plus classiques), ce qui réduit encore le % de sols agricoles réellement détourné de la production purement agricole.
Enjeux
On doit répondre aux objectifs de développement du solaire photovoltaïque en préservant le foncier agricole et en étant très attentif à la place des agriculteurs dans ces projets. En effet il nous semble impératif de :
Les agriculteurs doivent être à la manœuvre pour conserver la maîtrise des projets en agrivoltaïsme, permettant à la fois une meilleure acceptabilité de la part de la profession agricole et également dans l’intérêt d’un maximum d’agriculteurs.
La participation active de l’agriculteur concerné est un gage pour que le projet photovoltaïque et le système agricole soient cohérents et optimisés.
Positionnement
Tenant compte des nos priorités sur le solaire photovoltaïque en agriculture qui sont :
Priorité au développement du solaire photovoltaïque sur les bâtiments :
Construction de petites centrales au sol sur des parcelles agricoles, proches des bâtiments, pour l’autoconsommation (objectif de maîtrise de la facture d’électricité) :
Développement de centrales solaires au sol sur du foncier déjà artificialisé (ex : anciens bâtiments à démolir)
Sur l’agrivoltaïsme, l’APEPHA souhaite qu’un travail se fasse avec les différentes parties prenantes afin de mettre en place un cadre national partagé.
D’ores et déjà notre positionnement sur l’agrivoltaïsme est le suivant :
→ Le projet solaire photovoltaïque doit renforcer l’activité agricole qui reste prioritaire : pour chaque projet on doit démontrer les interactions positives du projet solaire sur la viabilité et la rentabilité de la ferme.
→ L’exploitant agricole doit être partie prenante du projet :
→ Cette activité agrivoltaïque ne doit pas être conditionnée à des critères de faible qualité agronomique des parcelles, mais doit pouvoir également s’appréhender et se réaliser sur tout type de surface agricole. On raisonne sur la cohérence globale du projet.
→ Les surfaces en agrivoltaïsme doivent continuer à bénéficier des aides PAC,
→ Sécuriser les relations juridiques entre le propriétaire du sol, l’exploitant agricole et l’exploitant de la centrale photovoltaïque pour garantir le maintien d’une une activité agricole sur le site,
→ La valeur ajoutée du projet doit être partagée entre le propriétaire et l’agriculteur exploitant de manière équilibrée,
→ Adapter les coactivités agricoles éventuellement apportées avec le projet d’agrivoltaïsme en fonction des exploitations agricoles (création de système cohérents) et démontrer leur viabilité économique (étude de marché, …),
→ Avant que les porteurs de projet réalisent les études et engagent des fonds, il serait souhaitable de pouvoir obtenir un avis sur la faisabilité du projet des services de l’Etat,
→ Mettre en place des comités de suivi et de validation des projets : présentation conjointe du projet entre le développeur et l’agriculteur devant le « l’instance de validation »,
→ L’agrivoltaïsme doit contribuer à diffuser des informations à tous les agriculteurs pour les inciter à étudier la faisabilité de centrales solaires sur leurs bâtiments.
Exemples de projets qui ont du sens pour l’activité agricole
Ombrières sur parcours volailles :
Centrale au sol dans une exploitation qui arrête la production laitière :
Centrale photovoltaïque en haies verticales orientées Est/Ouest
Ces 3 exemples qui sont en cours de réflexion permettent:
- la création de valeur ajoutée agricole supplémentaire avec l'agrivoltaïsme,
- qu'une part significative du capital soit porté par les agriculteurs eux-mêmes et des tiers investisseurs locaux (participatif).
Situations particulières sur des terres à fortes contraintes administratives (type parcelles rapprochées de zones de captage ne permettant ni élevage, ni culture annuelle avec un entretien mécanique de la prairie et exportation de la matière organique): il est possible de réaliser des centrales photovoltaïques au sol hors agrivoltaïsme ce qui permettra de compenser partiellement les contraintes agricoles.